dimanche 4 octobre à 16 heures

Eglise Saint-Gabriel

5 rue des Pyrénées 75020 Paris

Plan d’accès

ALICE AU PAYS DE L’ORGUE

FRANÇOIS CASTANG, récitant

GUILLAUME GIONTA, orgue

YANKA HEKIMOVA, orgue

Mozart, Franck, Guillou

Entrée libre


Depuis mes plus anciennes rencontres avec l'orgue, j'ai toujours considéré les «jeux» de l'orgue, c'est-à-dire les timbres de l'instrument comme des «personnages» dont le rôle correspondait moins à la forme de leurs tuyaux respectifs qu'à une certaine physiognomonie dépendant de leur caractère sonore intrinsèque parfois étrange, toujours particulier. Il est vrai que la forme de certains tuyaux est souvent telle, qu'elle peut donner lieu à une interprétation presque psychanalytique; ainsi m'est venue tout naturellement l'idée de faire vivre ces jeux au coeur d'une sorte de monodrame soutenu par une narration descriptive présentant ces jeux, dès leur apparition musicale, comme des êtres dotés de sentiments et capables d'action.

Lewis Carroll et son héroïne Alice offraient le meilleur des prétextes pour une telle «mise en scène» de mon oeuvre musicale. C'est ainsi que j'imaginai Alice reprenant le chemin qui la conduit au-delà du miroir et, cette fois, dans un monde tout différent de celui du jeu d'échecs, un monde sans reine, sans Tweedeldee, sans Humpty Dumpty mais avec des Jeux vivants en guise de Fleurs vivantes, avec des Flûtes dansantes, avec des Hautbois, des Bourdons grommeleux, des Bombardes pédantes, d'acres Cromornes, de rugueuses Clarinettes ou des Ranquettes serpentines et rocailleuses.

Tout cet univers se met en mouvement et s'organise peu à peu, esquisse des danses ou s'interpelle de telle manière qu'une sorte de poème symphonique se construit en séquences plus ou moins opposées ou interrogatives dans lequel certains personnages, certains sujets ressurgissent, créant une tension de plus en plus dense. Celle-ci s'établira finalement autour d'une ultime Tarentelle qui, après une mystérieuse accalmie, s'exaltera par tous les jeux réunis en une fièvreuse et éclatante frénésie.

Jean Guillou